Comme pour toutes nos matières, il convient à l’heure actuelle de se poser la question de l’origine, des conditions d’extraction, de transformation, et les impacts environnementaux et sociétaux qui y sont liés.

Dans le monde des pierres précieuses, cette question d’origine existe depuis plusieurs décennies, portée d’abord par un facteur de valorisation (un rubis en provenance de Birmanie sera estimé plus cher qu’un rubis en provenance du Mozambique). Le besoin de connaître l’origine pour répondre aux questions d’impacts environnementaux et sociétaux de la chaîne d’approvisionnement se fait lui grandissant avec la demande des consommateurs, ainsi que les régulateurs européens et internationaux qui pressurisent toutes les industries pour plus de responsabilité et de durabilité.

La détermination d’origine par les laboratoires constitue donc un enjeu majeur pour le marché des pierres. Aujourd’hui, la certification de l’origine est un service proposé par les laboratoires de gemmologie, pour un prix souvent équivalent au certificat d’authenticité. Les laboratoires se sont lancés dans une course à la meilleure détermination, basée sur des méthodes et des données qui ne sont que peu ou pas communiquées aux clients. Les laboratoires se protègent en explicitant que ces origines sont des « opinions d’expert ». Ces origines sont données en se basant sur 2 principales caractéristiques : les inclusions (autres minéraux emprisonnés dans la pierre) et la géochimie (concentration en éléments qui sont en faible quantité dans ces minéraux).

Cependant les contextes géologiques dans lesquels se forment les pierres sont parfois similaires. Les données acquises montrent souvent un recouvrement entre différentes origines (quelques gisements ont la même composition chimique par exemple). Pour une même pierre, plusieurs laboratoires peuvent donc donner plusieurs origines différentes, en témoignent le saphir vendu chez Christie’s Hong Kong en 2015 qui avec 3 certificats, montrent 3 origines différentes.